 |
 |
|
 |
 |
ARCHIVES Reflexion-Anecdotes
UNE CORRIDA IMAGINAIRE... Incommensurable "goce" ou ma corrida imaginaire…
Nous sommes le 23 août 2015. Le ciel menaçant et bas sur Saint Gilles…, les arènes se remplissent car l'heure approche. Assise avec mes amis au 1er rang nous sommes prêts à assister à
l'affiche de la saison. Un cartel de luxe qui verra alterner Sébastien Castella, le triomphateur de la dernière San Isidro et Alberto López-Simón, la révélation de cette temporada. 17:30, les clarines retentissent
et nous voyons arriver sur le sable derrière les alguaciles les deux toreros dans leurs costumes de lumière. Jérémy Banti, le sobresaliente défile derrière. Sébastien Castella : Garriguette de
St Gilles dans un rayon de soleil couchant et or, Alberto López-Simón : Vert bouteille de Vergèze et or. Nous sommes juste au dessus des toreros et le capote de paseo de Sébastien se retrouve à quelques
centimètres de nous. Un appel au torero biterrois qui me gratifie d'un magnifique sourire lorsque je le photographie. On le voit heureux de fouler le sable de cette ville avec laquelle il entretient une certaine complicité. Les toreros
s'échauffent pendant que les alguaciles viennent récupérer les clés du toril à la présidence. Ca y est, ça va commencer, le 1er toro va sortir. Il sera pour Sébastien. Il portera, espérons
le, haut le fer de son éleveur. Un superbe negro bragado de plus de 530kg sort du toril, les cornes sont magnifiques et de belle envergure. Largas de rodillas pour l'accueillir, le public est ravi. Une, deux, trois, puis Sébastien
le reçoit debout pour le mener jusqu'au centre de l'arène par de suaves Véroniques. Au milieu du ruedo, il nous régale de superbes Chicuelinas pleine de temple et de maîtrise. La présidence ordonne
l'entrée des chevaux pour l'épreuve de la pique. La mise en suerte se fait tout en douceur. Le toro d'El Pilar bien en place répond à la 1ère invitation du picador. Il reçoit la puya mais ne
rompt pas le combat, il pousse bien dans l'axe, le cheval recule. Le maestro sort son toro de la pique, il ne sait pas ce qui lui est arrivé mais ne fléchit pas. Sébastien le représente au cheval mais d'un peu plus loin,
il fonce sur le picador, le choc est bruyant. La pique bien en place n'empêche pas le toro de pousser, à nouveau le cheval recule. Aux ordres du maestro, les peones viennent chercher le toro pour le sortir. C'est chose faite. Sébastien
se met plus loin pour reprendre son toro qui ne présente aucun signe de faiblesse, celui-ci se dirige vers son maître. A mi-chemin entre le torero et le cheval, le toro décide de lui-même de retourner affronter le cheval et la pique.
Il sert la même vigueur à cette rencontre que lors des deux précédentes. Le torero de Béziers, demande à la présidence de changer de tercio, il estime que pour ce toro, trois châtiments sont bien
suffisants. Durant le tercio de banderilles, Sébastien observe et se désaltère. Son mozo lui sert de l'eau dans sa tasse en argent. Les trois paires de banderilles ont été posées sans
le moindre problème. Le maestro se dirige vers la présidence pour lui demander l'autorisation de tuer ce toro puis vient au milieu du ruedo offrir cette mort à l'ensemble du public. Il est applaudi à tout
rompre, l'afición française présente ce soir sait qu'elle possède un des meilleurs toreros du moment et cela depuis plus de 10 ans. Derechazos, manoletinas, redondos, cambiadas, etc. Le toro répond à
tous les toques, pas un seul signe de genio dans cette bête, il suit son torero. Les naturelles de Sébastien sont d'une grande pureté et d'un temple à faire pâlir Lamartine et son « Oh temps suspend ton vol...
» La musique s'en mêle et nous régale du superbe concerto d'Aranjuez, le toro, le torero et la musique sont en symbiose. Les trois sont dans le même temps. Les olé résonnent sur les gradins, nous vivons un moment d'extase. Nous nous regardons entre nous car ce toro est magnifique de bravoure, nous n'avons qu'une seule envie, que cette faena ne s'arrête pas. Nous ne voulons pas revenir à la réalité, nous voulons continuer à planer.
Un bruissement dans les travées fait ressortir un mot « Indulto ». Dans le même temps, Sébastien sourire aux lèvres regarde d'un regard pressant la présidence pour lui indiquer son intention. Sébastien
se dirige vers son mozo pour prendre l'épée de mort. Le toro planté au centre du ruedo, il en profite pour échanger trois mots avec le mayoral. Lorsqu'il revient il cite à nouveau son adversaire
qui comme au début du combat répond favorablement. Un cri dans les gradins demande l'indulto. Sébastien observe la présidence qui ne réagit toujours pas, il continue son festival face à cet adversaire de choix,
ce compagnon de succès. Ce toro ne mérite pas de mourir. Les gradins crient de plus en plus fort pour laisser la vie sauve à cet animal sauvage. Le mayoral et le torero s'interrogent du regard. Leur décision est
prise ! Sébastien demande encore à la présidence de gracier ce toro. Les mouchoirs oranges s'agitent dans les arènes (pas le mien, il manque à ma collection!!!), enfin la présidence sort ce mouchoir tant espéré,
ce mouchoir orange synonyme d'indulto. Les gradins exultent. Sébastien, radieux se présente face au toro, il simule la mise à mort puis jette son épée, il s'engage, le toro répond encore une fois. Le torero,
pose sa main à l'endroit où il aurait du entrer son épée. Le toro est gracié. Nous sommes tous heureux pour le torero et qui sait, les biterrois encore un peu plus que les autres. Sébastien est ovationné
comme il se doit, tout comme son adversaire du jour ! Après un toro et un torero de cette classe, il y aura fort à faire pour continuer à nous faire planer. Alberto López-Simón sait qu'il n'aura pas la tache
facile. Son 1er adversaire quitte le toril, un castaño tout en muscle. Les cornes sont belles et larges. ALS le reçoit à la talanquère avec des Véroniques. Elles sont empreintes de douceur, le toro
ne s'échappe pas et reste bien à l'écoute de son torero. ALS l'amène au centre de l'arène avec de douces chicuelinas. Nous sommes enchanté, nous continuons à flotter. Le signe indien ne semble pas se
rompre. Les picadors entrent, le tercio de varas va commencer. L'espagnol met son toro en suerte. Le picador lui fait face et le cite, il répond lui aussi au cite, il pousse sous la pique, le cheval recule, recule. Ses pattes quittent
le sol. La cavalerie est renversée par la puissance de l'animal. Les peones s'affairent autour du cheval et du picador. Tout le monde est relevé. La course peut reprendre. ALS reprend son toro du centre de la piste. A cinq ou six mètres
du picador il s'élance pour rencontrer la monture et son picador. La pique est belle et le toro pousse bien dessous. Les peones sortent le toro de la pique, une génuflexion nous fait penser que le torero va demander le changement de
tercio à l'issue du quite qu'il propose à Jérémy Banti. Le sobresaliente s'applique et sert de très douces chicuelina au toro. ALS reprend son toro et décide de lui infliger une
rencontre supplémentaire. Il y a bien longtemps que nous n'avons vu autant de piques sur si peu de toros… Pareillement aux précédentes, le toro répond et pousse sous la pique. López-Simón sollicite le changement
de tercio. Ses banderilleros œuvrent pendant que lui observe et se désaltère. Le torero prend la muleta et la ayuda et se dirige vers la présidence, il salue et se rejoint le centre du ruedo.
Pour lui aussi, il y a un tonnerre d'applaudissements, nous sentons que quelque chose de spécial peut arriver. Droit, au centre de l'arène, il cite son toro de dos, celui-ci s'élance et s'engouffre dans l'étoffe rouge, il
passe à quelques centimètres d'ALS. Sans bouger, ce dernier l'entraîne dans une série de derechazos plein de temple, les olé s'enchaînent. Un superbe pecho termine la série. ALS sourit. Une deuxième
série à droite en tournant autour de son pied droit. Le public est sous le charme. Le maestro termine sa série à droite par une belle cambiada et nous entraîne sans nous laisser respirer dans une série de naturelles
qui suspendent elles aussi le temps. La présidence ordonne la musique. Un pasodoble bien senti pour accompagner une très belle faena pleine de profondeur. La maîtrise du jeune docteur « es toro » est impressionnante. Les molinetes
se succèdent pour le plus grand plaisir des spectateurs. ALS nous a entraîné dans son toreo, nous ne voyons pas le temps passer. Les clarines résonnent. Le temps d'aller chercher l'épée de mort est venu. Avant d'infliger
la suerte suprême, il faut continuer à rêver. Le torero sert une dernière série de manoletinas qui laisse le public pantois. Le toro est en place, ALS lui fait face, il va entrer a matar, il s'élance,
l'épée s'engouffre dans le toro pour lui ôter la vie, il n'a pas le temps de comprendre, il est foudroyé. En même pas 10 secondes, le toro s'effondre. Le torero est ravi, le public également. Les mouchoirs s'agitent
pour demander l'oreille à la présidence. Le président se fait prier quelques instants et sort d'un seul geste, les trois mouchoirs blancs, c'est l'explosion, les gradins chavirent ! Pour couronner le tout, la présidence sort le
mouchoir bleu synonyme de vuelta al ruedo pour l'exemplaire d'El Pilar. ALS s'approche de l'alguacil pour récupérer ses trophées en arborant un superbe sourire. Après un début de corrida de ce
style, que peut-il nous arriver… continuer à planer ou redescendre de notre nuage. Sébastien, auréolé de son indulto s'apprête à recevoir son 2e adversaire du jour. Un beau negro liston
de 500kg sort du toril, il observe à droite et à gauche, un tour de piste pour se dégourdir les pattes et vient prendre possession des lieux en se plaçant au centre de l'arène. Le torero l'appelle, il ne répond pas,
il l'observe. Au deuxième appel, il répond et s'élance, il entre dans le capote où Sébastien lui sert des gaoneras qui enchantent le public. Le toro se laisse entraîner dans ce ballet qui nous mènera
forcément vers la mort. Pour le toro, l'étoffe est un oiseau qu'il doit attraper mais qui à chaque fois lui échappe. Que ce soit sur des gaoneras, des chicuelinas servies toutes en douceur ou des véroniques,
il ne fait qu'accompagner le capote sans jamais l'atteindre. Les clarines retentissent, les picadors rentrent en piste. Sébastien amène son adversaire du moment à la pique. Celui-ci observe, entend le picador et son cheval le citer.
Une fois, deux fois… la troisième est la bonne, le toro livre son combat en poussant au cheval alors que la pique est en bonne place. Le matador ordonne à son picador de cesser le châtiment. Les peones sortent le toro du caparaçon.
Il est là, il regarde autour de lui sans comprendre pourquoi cette pique s'est enfoncée en lui. En place au centre du ruedo, comme à son premier, Sébastien amène lentement avec des abanicos son toros
à la rencontre du cheval. Le bruit attire son attention et le toro revient subir la pique. Il pousse et met à mal la cavalerie. Le torero se décoiffe et demande l'arrêt du tercio à la présidence.
Durant le tercio de banderilleres, le maestro observe attentivement le comportement du toro qui semble plus faible que son premier. Sébastien se saisit de sa muleta et se dirige vers une personne assise dans les gradins,
à quelques mètres de nous, il offre ce second toro à sa jeune sœur et lui envoie sa montera. Celle-ci la serre bien fort entre ses bras. Les peones cantonnent le toro dans un espace afin que le maestro puisse se mettre
en place. C'est chose faite. Sébastien, tenant la talanquère de la main gauche cite son toro. Celui-ci répond et vient s'engouffrer dans l'étoffe rouge. Le toro revient mais le torero n'a pas bougé d'une once. Les
poncinas sont mises à l'honneur par l'enfant de Béziers, les olé s'élèvent. Le toro placé où il le désire, le matador débute une série de derechazos emplie de
temple, une fois terminée il prend de suite à gauche. Le toro passe bien des deux côtés. Sébastien et son adversaire enchaînent les passes et la musique commence à jouer. Bien planté dans le sable, le torero
ne bouge pas, il enchaîne ses passes avec temple et suavité, le public continue de rêver et le maestro savoure, il est en harmonie avec son toro, ils sont dans le même temps, ils ne font qu'un. Les olé montent de plus
en plus dans les gradins, le public sous le charme ne veut pas que cela s'arrête. Le toro brave commence à montrer des signes de faiblesse, il n'embiste pas autant que souhaité. Les minutes se sont écoulées, le matador
doit se saisir de son épée pour terminer son labeur, celui qui lui a donné son nom, il doit tuer ! L'épée en main, le moment de la suerte suprême se profile. Son toro bien cadré, Sébastien
entre a matar. Le toro, dans un dernier geste de bravoure s'élance vers l'étoffe rouge. Le matador ne bouge pas et plonge l'épée dans le dos de son adversaire d'un splendide recibir. Surpris par cette lame qui
lui ôte la vie, le toro se retourne à droite à gauche, il sent ses forces l'abandonner. Il a besoin d'un endroit qui lui convienne, il retourne vers sa querencia et s'affale contre la talanquère, là où
avait commencé la faena. Les mouchoirs à nouveau de sortie s'agitent. La pétition est majoritaire. L'arrastre vient faire son œuvre et chercher la dépouille du toro. L'oreille est demandée de
façon insistante mais la présidence ne bronche pas. Que se passe-t-il ? Aurions-nous affaire à un autiste qui n'ait rien compris sur ce toro ? Les peones s'interrogent et interrogent la présidence… Celle-ci enfin
se décide et sort deux mouchoirs blancs, nous pouvons continuer à rêver et flotter… En Espagne, j'aurais dit « Estoy gozando », car c'est réellement le terme qui convient mais sa traduction ne donnerait
rien et galvauderait le sens de ce moment d'extase. Nous entrons dans la deuxième partie de notre après-midi taurine,
sera-t-elle aussi belle que la première ? Je l'espère, je prie pour. J'ai envie de continuer à vibrer devant ces deux artistes. Le ciel est toujours bas et de plus en plus menaçant, va-t-il nous laisser le temps de
savourer les six toros ? Nous serons bien là pour le savoir ! Et maintenant, c'est à nouveau à ALS de venir fouler le sable saint-gillois. Le toro de 495 kg entre au pas, il regarde de tous côtés. Il se met à
courir vers les peones qui agitent leurs capotes. Une fois lancé, il ne semble pas vouloir s'arrêter. ALS le reçoit par une véronique, il amène son toro plein de fougue vers le centre de la piste. Le toro se dirige vers le
capote du maestro alors que celui-ci lui sert une série de Mariposa, le public accompagne cette série de olé et d'applaudissements. C'est beau, c'est lent, c'est empreint de suavité. Il termine sa série
par une larga afarolada à une main. La présidence ordonne aux clarines de sonner l'entrée des picadors. ALS met son toro en suerte afin qu'il affronte le picador et sa pique. Ce dernier le cite et le negro
azabache s'élance, il reçoit la pique et pousse. Le picador, lui ne pousse plus tandis que l'animal continue de lutter. Les peones sortent le toro du caparaçon. Il s'arrête, reprend son souffle et ses esprits mais lorsque ALS
revient lui servir quelques passes, il suit l'étoffe qui le mène vers le centre du ruedo. Soudain, le toro est distrait, il prend une autre direction. Le maestro va le chercher. Afin de le ramener vers le picador il lui sert une très
belle série de chicuelinas. ALS laisse son toro à bonne distance du picador qui ne manque pas de le citer. Il ne répond pas, le picador s'agite, il ne réagit pas. Debout sur ses étriers, la lance bien en l'air, il
l'appelle. Le toro gratte le sol et s'élance. Le picador lui inflige la pique mais le toro continue de pousser. Il pousse fort, il fait tomber la cavalerie. Les peones s'affairent afin que le picador et le cheval se relèvent. ALS s'approche
de Jérémy Banti et de Sébastien Castella. Que nous prépare-t-il ? Il regarde la présidence et d'un petit signe de la main demande le changement de tercio. Le toro attend, il est contre la talanquère. Les trois
toreros se dirigent vers le centre de l'arène. Sébastien Castella et ALS côte à côte tandis que Jérémy Banti se retrouve derrière eux, où ils forment un triangle imaginaire. J'imaginerais
bien un type de passe, mais je ne vois pas ce que vient faire le sobresaliente. Je n'ai qu'une chose à faire, regarder et savourer. Le triangle s'anime, les deux toreros de la « 1ère ligne » appellent le toro. Il les voit
et galope vers eux. Les deux toreros nous servent une passe al alimon. Juste derrière eux, Jérémy Banti reçoit le toro en fin de course à qui il délivre une superbe chicuelina pleine de temple. Le
toro se retourne, tous les leurres lui ont échappé, il ne peut se permettre de n’attraper cet adversaire étrange de couleur rose. Il reprend sa course, à l'inverse de la passe précédente, on débute par
la chicuelina de Jérémy Banti puis la passe al alimon des deux autres maestros. Les gradins s'enflamment, les olé résonnent. Le peuple du toro est ravi. D'un signe de tête, ALS indique à Jérémy
Banti de prendre sa place pour une nouvelle série de passe al alimon et chicuelina. Jérémy et Sébastien, heureux de réaliser cette passe ensemble nous la servent pleine de douceur et continuent de virevolter
une fois que le toro est passé. C'est beau ! ALS lui sert, une superbe larga afarolada de rodilla. Les gradins exultent alors que les toreros se congratulent pour ce bon moment. Les peones se mettent en place pour le tercio
de piques alors que Sébastien Castella et Jérémy Banti rejoignent la place qui leur échoit pour ce tiers. ALS, lui, observe son toro. Après la pause des trois paires, se saisit de sa montera et de sa muleta. Il se dirige
vers un burladero et appelle ses deux compagnons de cartel. Il leur offre le toro. Ce qu'ils se sont dit, restera entre eux ! A nouveau, il se place au centre du ruedo. Il cite son toro à qui il délivre quatre manoletinas
sans bouger les pieds. Les olé sont là, il enchaîne par une série de derechazos pleins de pouvoir. Il campe sur place alors que le toro lui tourne autour. Les distances sont bonnes et à chaque passe la corne du toro
frôle de plus en plus la chaquetilla du matador. Pour terminer la série, ALS exécute une passe de pecho qui arrête le temps. Il prend à gauche, pour une série de naturelles, le toro se révèle,
il aime ce côté, il se livre. Ils sont dans le même rythme. La musique s'anime et nous régale de « Churumbelerias », un pasodoble qui s'accorde parfaitement à la faena du maestro. Chaque
série est ponctuée d'applaudissements et d’olé. ALS sourit, son toro embiste et ne présente aucun signe de faiblesse. Que ce soit à gauche ou à droite le toro passe et repasse. ALS a ouvert l'encyclopédie
des passes et nous sert trincheras, orticinas, redondos et doblones. Les gradins sont conquis. Quel répertoire pour un si jeune torero ! Le maestro reprend son toro par une série de derechazos, son toro ne répond plus
aussi favorablement devant l'étoffe, il se fatigue. Il est temps d'aller chercher l'épée de mort. Pendant qu'il se désaltère en se saisissant de son matériel, les clarines retentissent. Cela fait 10mn que le torero
a pris l'étoffe rouge, mais nous n'avons rien vu passer. Sur une dernière série à droite, il place son toro pour la mort. Les doigts se croisent, il faut qu'il tue bien. Il cite son vaillant adversaire, les deux s'élancent.
Sur le point de rencontre ALS plante une épée qui foudroye le toro sur place. En moins de 5 secondes il s'effondre. ALS exulte de joie au centre du ruedo. Il n'a pas encore salué la présidence que déjà les
mouchoirs blancs s'agitent. Il récupère sa montera auprès de Jérémy Banti et salue dans le même geste la présidence. Celle-ci observe les gradins et dans un même geste sort les deux mouchoirs blancs. ALS
est heureux. Avant que l'arrastre n'emporte la dépouille de son adversaire, il se dirige vers ce toro afin de caresser la carcasse. Durant le tour d'honneur, nous sommes tous debout à applaudir à tout rompre.
A l'heure de l'entrée du cinquième toro, une phrase me vient à l'esprit… « No hay cinco malo », il n'y a pas de mauvais cinquième. Ce serait bien notre vaine que ce soir, le cinquième soit
le plus faible du lot! Le toro sort du toril, nous sommes stupéfaits, la robe du toro nous surprend, il n'est pas noir comme ses congénères sortis préalablement en piste, il est melocoton, cela nous change.
Assis a l'estribo, Sébastien l'attend alors qu'il fait le tour du propriétaire dans le ruedo. Lorsqu'il arrive en sa direction, l'enfant de Béziers ne se lève pas mais se met à genoux. Il le reçoit
par une première larga afarolada, le public applaudit. Le toro se retourne et charge à nouveau ce volatile rose et jaune. Le maestro toujours à genoux, lui sert des véroniques pleines de douceur. Une, deux, trois.
Enfin il se relève. Il appelle le toro qui répond dans la foulée. Cette fois c'est une serpentina que Sébastien lui délivre, il nous en sert même une deuxième. Il nous ensorcelle, si cela était
encore possible, je tomberais sous son charme, mais il y a bien longtemps que Sébastien occupe une place très spéciale dans mon coeur, puisqu'il est ni plus ni moins que mon torero de coeur ! Le président demande l'entrée
de la cavalerie. Sébastien fait une mise en suerte parfaite. Le toro répond à la première invitation à la rencontre avec le cheval. Il pousse malgré la pique. Sébastien vient rechercher son toro au
cheval. Il le reprend et souhaite le positionner de plus loin. Pour l'amener là où il a décidé il nous régale de saltilleras. Une fois le toro face à lui, le picador le hèle, ce monstre de puissance
galope vers la pique, sous la pointe d'acier le toro pousse fort sur ses pattes avants. Il pousse tellement fort que ses pattes arrières se soulèvent, la cavalerie est mal en point, il la renverse. Sébastien récupère son
toro pendant que les peones et les areneros relèvent picador et cheval. Le torero laisse quelques instants de liberté à son toro, il l'étudie. Supportera-t-il une troisième rencontre ? Il s'interroge. Cette bête
sauvage semble pouvoir la supporter. Il décide d'infliger cette troisième pique mais pour cela il veut se positionner plus loin. Il amène son toro au centre de l'arène avec des passes por tapatias. Bien installé
sur son cheval, le picador est prêt au combat, il appelle son noble adversaire, celui-ci s'élance et vient s'engouffrer dans la protection sable que porte le cheval. Malgré la douleur de la pique, il pousse, ses muscles se raidissent et
l'on voit sa musculature superbe en action. Le cheval recule, mais cette fois il ne se fera pas renverser. Le picador ne peut pas faillir par deux fois ! Il doit rester le maître ! Les peones sortent le toro. Sébastien demande à la présidence
le changement de tercio. Va-t-il offrir un quite à son ami et sobresaliente Jérémy Banti ? C'est chose faite, Jérémy s'avance vers ce toro, cet auroch à la belle envergure. Il l'appelle,
le toro répond et se dirige vers le sobresaliente. Jérémy sort lui aussi son répertoire. Il commence par deux tijerillas, le public s'enflamme. Il prend un peu de recul et à la façon dont il tient
sa cape je me doute qu'il va réaliser une très belle passe, celle en tous les cas que je préfère. Eh oui, Jérémy le nîmois nous offre deux splendides zapopinas. Le toro est dans un coin maintenant et
il observe ce qui se passe autour de lui. Les banderilleros prennent les tiges de bois et se mettent en place pour œuvrer. Les trois paires sont posées sans problème, le melocoton se prête bien au jeu. Sébastien
demande à ce que le toro soit positionné assez loin du centre du ruedo. C'est chose faite ! Il se saisit de la muleta et de la montera puis se dirige en trottinant vers le centre du ruedo, ce toro est
pour nous, il nous l'offre dans ce mouvement circulaire emplit de beauté et de tradition, conclut par le jet de la montera par dessus l'épaule. Il ne se retourne pas, il saura de toute manière si elle est retombée boca abierta
ou non. Tradition et superstition font partie toutes entières de la tauromachie. Vu les acclamations du public, il sait que la montera est retombée du bon côté, pas celui de la boca abierta, il sait que toutes les vierges
de la tauromachie devraient être avec lui pour son dernier adversaire de la soirée. Assis à l'estribo il l'appelle, le toro répond et va à sa rencontre, après quatre passes Sébastien se lève
et poursuit par des passes genoux pliés, il entraîne son toro vers le centre, il a décidé de lui servir une faena au centre du ruedo. Debout, il propose une série à droite, le toro suit la muleta sans
l'attraper, toujours ce maudit bout d'étoffe qui lui échappe ! La série à droite est sereine, pleine de maîtrise, pleine de douceur. Une autre série de derechazos vient ravir le public. Le maestro
prend à gauche. Les naturelles s'avèrent légèrement moins sereines que les derechazos, le toro semblerait tourner court sur ce piton là. Sébastien s'arrime, il est toujours à la même place qu'au
début de sa faena. Le toro tourne autour de lui et il lui déroule sa tauromachie. Nous sommes hypnotisés. La musique débute la « Concha flamenca ». Le maestro impose au toro d'être en rythme
avec la musique. Tous les trois ne forment plus qu'un. Sébastien déroule et les olé sont sur tous les gradins. Malgré sa défaillance sur sa corne gauche, le toro est un bien bel adversaire et compagnon. Le torero arbore un
sourire magnifique, le sentiment du travail bien fait. A chaque fois que Sébastien présente l'étoffe, le toro suit, toujours la bouche fermée. La Concha flamenca nous transporte, il faudra cependant revenir à la
réalité, il faudra que la musique s'arrête. C'est chose faite au moment où Sébastien se saisit de l'espada. Deux nouvelles séries à gauche afin de positionner comme il se doit le toro et Sébastien
va entrer a matar. Le toro, la tête bien basse regarde pour la dernière fois l'étoffe rouge. Sébastien le cite et vient jeter son bras droit entre les deux cornes alors que son corps esquive la corne droite et que le mufle
du toro effleure la muleta. L'épée est concluante, positionnée au milieu de la croix imaginaire. En 10 secondes, la bête impressionnante s'écroule, morte. Sébastien exulte et nous avec. Nos mouchoirs s'agitent.
La présidence n'hésite pas un instant, juste après le salut du torero, elle attribue d'un seul geste les deux oreilles et rajoute le mouchoir bleu. Le torero est heureux mais le ganadero également… Un toro gracié,
deux vueltas al ruedo, et il reste encore un exemplaire à passer ! ALS, vient prendre place sur le sable du ruedo pour accueillir le dernier exemplaire d'El Pilar. Un superbe jabonero claro quitte le toril. Il court partout,
il se dégourdit les pattes. ALS se dirige vers le centre du ruedo, le toro s'arrête et l'observe. ALS agite son capote. Le toro s'élance en direction du torero qui le reçoit avec une série de chicuelinas,
ALS ne bouge pas. Il nous impressionne. Le toro de plus de 500 kg revient et le matador lui sert quatre ou cinq fregolinas. On se régale. Pour la dernière fois, la présidence ordonne l'entrée des cavaliers. Le toro est
mis en suerte par ALS. Le cavalier le cite, il ne répond pas à l'appel, deux, trois fois, rien. Le picador s'agite et fait du bruit. Il obtient l'attention du toro, il s'élance vers le cheval, le choc est rude. Comme tous ses
congénères il pousse sous la pique. ALS le sort. Il flanche. Le torero le guide sur quelques passes, le toro trébuche encore. Après un petit moment de répis, le toro suit à nouveau l'étoffe rose sans signe de
faiblesse. ALS, ne demande pas le changement de tercio. Il adresse quelques paroles à son picador avant de remettre son toro en suerte. Cette mise en suerte se fait de plus loin. Le picador cite le toro, celui-ci, comme précédemment
ne répond pas. Au deuxième cite, le toro s'élance et là, le picador d'un mouvement de poignet met la puya du côté du manche et exécute unregatón. Au même
moment, le matador demande le changement de tercio à la présidence. Le picador, salue la présidence et rentre au patio de caballos. Pendant les banderilles, ALS observe ce bel exemplaire d'El Pilar qui ne semble pas avoir
de défauts. Les trois paires de banderilles sont posées sans problème. A l'issue, le maestro prend sa montera et sa muleta et se dirige vers Sébastien Castella à qui il demande de le
rejoindre dans le ruedo. Assis lui aussi à l'estribo, il débute sa faena et exécute plusieurs séries depuis cet endroit. Il poursuit sa faena à genoux et fait baisser la tête à
son toro par des derechazos. Il finit à genoux par une belle passe de pecho. Debout, il cite son toro et lui sert des molinetes, des derechazos et finit sa série par un redondo. Il laisse
son toro souffler quelques instants et le prend sur la main gauche. Les naturelles sont profondes, la ceinture du torero est d'une souplesse extraordinaire. La musique s'anime et interprète le pasodoble « Nervas ». ALS
face à son toro obtient ce qu'il veut. Il le fait passer à droite et à gauche de la même façon. Les olé s'élèvent dans les gradins, chaque série est saluée par des applaudissements. Il nous
regarde, il est heureux. Il reprend son toro et lui sert des doblones. Il nous régale. On ne voit pas le temps passer. On est heureux. ALS rejoint la talanquère pour prendre l'épée de mort. Il se dirige vers son toro, il
le fait passer à droite et le place comme il convient. Il entre a matar, le toro répond au toque du matador alors que celui-ci ne bronche pas. L'épée rentre, entière. Les peones le font tournoyer, il recule, planté
sur ses pattes il ne rompt pas, il lutte. Le temps passe, l'avis est sonné. Le toro appuyé sur la talanquère lutte pour ne pas tomber. Le maestro va se saisir du descabello. Les peones s'affairent afin que le toro soit
bien positionné. Le torero est en position, il maîtrise le geste qui d'un coup fulgurant ôte la vie au toro. ALS est heureux, il sait qu'il fait ce qu'il avait affaire. Les mouchoirs s'agitent. La présidence attribue
une oreille. Le public réclame le deuxième appendice, la présidence semble ne pas céder. Nous agitons nos mouchoirs et même si la deuxième oreille n'appartient pas au public nous la réclamons quand même.
La bronca monte… Le président cède ! Ce sera deux oreilles ! Une fois la vuelta terminée, les deux toreros sont portés en triomphe, nous les voyons passer devant nous, nous les saluons comme il se doit.
Nous sommes heureux pour eux. Quelle belle après-midi… Un indulto, 10 oreilles, 1 queue et deux vueltas al ruedo. Qu'il est bon de savourer cela. Le ciel, toujours bas, est de plus en plus menaçant. Je m'en moque,
j'ai vu la corrida, j'ai vu la corrida de la temporada et sûrement celle de la décennie. Je sens des gouttes, ça y est le ciel se crève. Ces gouttes me mouillent. Elles ne font pas que cela hélas, elles me
sortent de mon rêve et me ramènent à ma réalité, assise à une table de café, la pluie tombe en cet après-midi saint-gillois. Le paseo n'aura pas lieu, et les triomphes resteront dans mon imaginaire. Les
orages sont propices à la rêverie ! La Zapopina - Septembre 2015
MUSIQUE ET CORRIDA 
Depuis quelques temps nous assistons à un engouement pour les corridas « templées » par la musique lyrique ou autre, inhabituelle des classiques pasodobles. On était habitué
à ces rythmes interprétés par des « bandas » talentueuses tout le long de la corrida et pour accompagner les faenas remarquables. Citons une liste non exhaustive qui va de la « Concha Flamenca »
du Maestro Tejela au « Suspiro de Sevilla » en passant par la « Giralda » la « Entrada » et ceux dédiés personnellement aux toreros comme le « Manolete »
entendu bien des fois. Depuis, les corridas flamencas ont vu le jour. Certaines avec des improvisations par d’enthousiastes spectateurs comme à Ronda pour l’encerrona de Morante en septembre 2013 ou encore Estrella Morente pour son
torero de mari Javier Conde. D’autres plus organisées comme aux Saintes-Marie-de-la-Mer en août de cette année avec le groupe Gipsy (Hommage à Manitas de Plata) pour le mano a mano de Sébastien Castella
et Léa Vicens. Le lyrique a fait son entrée. Le paseo, en France dans le Sud Est, défile depuis des décennies au son de Carmen et depuis deux ans à Béziers cet air est chanté par un baryton et Istres
a copié cette année avec le même chanteur, on y entend l’Hymne à l’Amour, des musiques de film et autres airs agréables à l’oreille rythmant parfaitement une faena. Nîmes a écouté
le Concerto d’Aranjuez pour Morante et a fait des émules ensuite. La Goyesque d’Arles a convoqué carrément un orchestre et des ténors, barytons et divas. Nîmes à Pentecôte et la faena sublime d’Enrique
Ponce entraine un admirateur ténor à interpréter « a capella » l’air fameux de Thurendot « Nessun dorma » (que nul ne dorme). L’Espagne suit… A Malaga l’air du toréador
de Carmen s’égrena pendant la faena de Talavante lors de la Picassiana cette année. Il fut un temps où ayant pour cadre les arènes (Béziers, Nîmes… ) l’opéra Carmen, joué
dans ces lieux, trouvait un final avec une corrida d’un seul toro (Richard Milian à Béziers). La corrida est magnifiée, pour les mélomanes, par ces agréables partitions. Mais les autres, ceux qui ne souffrent aucune
fioriture dérogeant à la règle, se montrent carrément hostiles à ce genre de spectacle. Pourtant, de plus en plus, la présidence lance la musique sur une pique magnifique avec un toro impressionnant de bravoure (Vic
cette année, Béziers, Céret…) mais ce n’est pas un air d’opéra mais plutôt un martial pasodoble. Christophe Tardieu, directeur adjoint de l’Opéra de Paris, donne une interview lors de
la feria de Bayonne cette année. A la question « d’où vient votre afición » ? Il répond sans ambages : « plus j’aime la danse, plus j’aime la corrida ».
Il trouve « un mystère fascinant dans le but du torero à risquer sa vie pour des préoccupations artistiques ». On entend souvent les artistes de scène parler « de se mettre
en danger ». C’est le cas émotionnellement. Mais avec la corrida ce n’est pas symbolique ni virtuel. C’est une sorte de tragédie ultime, un paroxysme dans l’acte de création ». A la manière
des opéras qui se terminent toujours ou très souvent par la mort. Ceci expliquant cela à la manière des chœurs antiques déclamant des Tragédies… A Madrid, temple de la tauromachie, point de musiques
pendant les faenas. Pourquoi ? Le sérieux ne peut aller de pair avec la musique ? Il est vrai que lors d’un combat difficile nécessitant une concentration extrême, on oublie la musique ou c’est le matador lui-même
qui interrompt l’orchestre. Mais on parle ici de combat et non de « duende », de magie, de lenteur, d’art de « birlibirloque » avec Morante à Illumbe… Alors
que conclure ? La corrida, art suprême, a toujours été appréciée différemment selon le goût des aficionados. Chacun ayant son juste argument, on parlera encore de toristas ou toreristas
sans donner tord ni aux uns ni aux autres, bien sur, devinant aisément ceux qui préfèrent telle ou telle corrida, ceux qui s’en offusquent ou pas. En fait les mélomanes ou les autres. Laissons donc à chacun le
droit d’exprimer son plaisir pour tel ou tel spectacle en toute tolérance. L’Art de Cuchares n’en sera pas plus ébranlé pour autant et chacun y trouvera son plaisir. La Chicuelina août
2015
RADICALISATION ?... Le politiquement correct taurin aujourd’hui c’est
d’affirmer qu’il n’y a de vrai que dans les toros encastés, voire intoréables… On dit presque à voix basse qu’on aime Manzanares, Ponce, Jose Tomas, etc… Comme s’il était coupable
d’aimer les artistes… En lisant dans « querencias.net » l’article de Santi Ortiz, fort intéressant au demeurant, sur le vieillissement professionnel des toreros actuels (depuis
leur alternative s’entend) il m’est revenu en mémoire le parcours de nos anciennes vedettes citées dans l’article. Prenons cinq exemples (non exhaustifs) : Luis Miguel
Dominguin né en 1926, recevant l’alternative en 1944 (à 18 ans) a toréé jusque dans les années 50-60. Jaime Ostos né 1933, alternative en 1956 (à l’âge de 23
ans), stoppa son parcours en 1977 (après 21 ans de carrière). Manuel Diaz « El Cordobes » né en 1936, alternative en 1963 à 27 ans termina sa courte carrière commencée
tardivement, en 1971 (à 35 ans). Andres Vasquez né en 1936, alternative en 1962 (à 26 ans). Anecdote : pour ses 50 ans d’alternative (il avait raccroché avant bien entendu) il revint âgé
de 80 ans pour un ultime festival en 2012 ! Paco Camino né en 1940, alternative en 1959 (à 19 ans) mit fin à sa carrière en 1983. A part quelques exceptions, les carrières
commençaient plus tardivement qu’aujourd’hui. Actuellement les progrès de la médecine ont permis de sauver des vies (Jose Tomàs, Padilla, Aparicio…). Les conditions physiques de nos toreros ont évolué
considérablement et en font des athlètes de haut nivaux. Les toros de l’époque étaient souvent moins gros que ceux qui sortent en piste de nos jours. Citons la corrida historique de Nîmes en 1964 où l’on
vit El Cordobes couper 4 oreilles, 1 queue et 1 patte devant des toros de Felipe Bartolome (origine Buendia, Santa Coloma) affichant un poids de 460 et 472 kg. Où sont les monstres de Ceret ou de Vic ? Qui n’ont d’ailleurs pas
fasciné leurs inconditionnels. Quant au vieillissement, pourquoi voit-on les danseurs raccrocher leurs chaussons à la cinquantaine ? (Pietragalla danse toujours) Pourquoi voyons-nous les acteurs et des comédiens
monter encore sur les planches ou apparaître sur les écrans à un âge plus qu’avancé (Michel Bouquet, Michel Galabru, Robert Hirch…). Depuis Belmonte et avant lui on ne peut nier l’évolution positive
de l’art taurin. Manolete a montré le toreo vertical mais que de beauté lorsque Morante torée ou encore Talavante et même le jeune Alberto Lopez Simón. Ah ! Ce n’est pas devant des toros-toros « comme
ils disent » mais est-ce que vous verrez le duende, la lenteur, l’art devant certains animaux ? Alors ne regrettons pas ce qui n’est plus, acceptons le présent… Le toro paraît
de plus en plus formaté, « fabriqué » pour une catégorie de toreros, certains s’ennuient sur les gradins…Pourtant le toro demeure un mystère, rien n’est garanti même au sein des ganados
les plus encastés (voir Ceret cette années et ses déceptions par exemple). A Valencia, l’autre jour, une miurada dont les toros ont montré dans l’ensemble leur comportement de légende lit-on
dans Mundotoro, ce qui se traduit par un combat difficile pour les matadors. Par contre, dans un autre registre à La Línea de la Concepción, Talavante décline une faena aussi magique et inventive que celle de Mont-de-Marsan
aux antipodes de Valencia, dit André Viard. Ces exemples pour dire que chacun y trouve son compte et un égal plaisir. Ceci explique cela ; mais je m’éloigne de mon propos sur le « vieillissement des toreros ».
En 1959 Auguste Lafront alias Paco Tolosa disait dans son ouvrage « Toreros d’aujourd’hui » que tels toreros étaient scientifiques d’autres artistes ou encore belluaires
ou pathétiques. Tous étaient considérés d’égale façon. On avait ses préférences comme aujourd’hui et on appréciait chacun avec ses caractéristiques et particularités.
On pourrait cesser de dire qu’avant c’était mieux, non ? Les écoles taurines, malgré tout le bien qu’on en pense, ont leur part de responsabilité quant à la multitude de novilleros qu’elles
forment et lâchent dans la nature après leur première rencontre avec les picadors. Comment trouver l’aide indispensable, le talent, la personnalité pour accéder dans les premiers rangs et remplacer leurs ainés ?
Accéder tout court à une carrière une fois l’alternative en poche ? Sans parler de la lourde responsabilité des empresas et des apoderados qui demeurent inactifs dans le cadre de ce système. Mais
ceci est un autre sujet, otra tema comme on dit tras pireneos … La Chicuelina - juillet 2015
TRAGABUCHES le Bandolero La Serrania de Ronda, haut lieu du banditisme
andalou au 18°siècle fût le cadre d’évènements notables, dont l’histoire du TORERO BANDOLERO qui suit… Jose Mateo Balcàzar Navarro prit le nom de Jose Ulloa Navarro profitant
d'un décret de Charles III autorisant les gitans à prendre le nom qu'ils souhaitaient. Le surnom de Tragabuches (littéralement avaleur d'anons) lui vient de son père qui l'obtint en mangeant un fœtus
d’ânesse en daube. Son parrain Bartome Romero (parent du célèbre Pedro Romero) fondateur de l'école taurine de Ronda, lui apprit le toreo. Banderillero de 1800 à 1802 des frères Romero,
il prit l'alternative à Salamanque. Installé à Ronda il devient contrebandier en s'associant à Maria “La Nena” dont il partage la vie : il va chercher la marchandise à Gibraltar qu'elle se charge d'écouler.
Jusqu'en 1814 telles furent ses occupations; Il fut alors invité par les frères Romero à reprendre le “traje de luz” à l'occasion de la venue du roi Ferdinand VII à Malagà.
En chemin une chute de cheval lui casse le bras, il retourne à Ronda. La porte fermée tarde à ouvrir, au bout d’un moment, non sans un certain trouble, l’épouse apparaît sur le seuil. Tragabuches,
se doutant de l’infidélité de sa femme, fouille la maison. Ne trouvant personne, la femme remise de sa peur, tout aurait pu en rester là si le torero n’avait pas éprouvé le besoin d’étancher sa soif.
La tragédie, à cet instant, atteint son comble ; il alla boire à la jarre, l’amant était caché dedans ! C’était l’enfant de chœur de la paroisse “Pepe el Listillo”. Tragabuches
le tue sur le champ et se débarrasse de La Nena en la jetant par la fenêtre. Sa vie détruite après cette tragédie, il intègre la bande la plus terrible de l'époque “Los siete ninos de Ecija”
jusqu'en 1817 où ce beau monde est capturé, un certain nombre gracié à l'exception de Tragabuches dont on perd la trace. Chanteur comme tous les bandits il laissa ce couplet : Una mujer fue la causa de mi perdición primera. No hay ningun mal de los hombres Que de mujeres no vinga. Le début de mon infortune fut causé par une femme.
La femme est toujours responsable du malheur de l'homme. (Anecdote recueillie au Musée du Bandolero de Ronda) La Chicuelina
Etre « Aficionado
Largo » ??? Dans le langage taurin, l'expression de «Torero Largo» est employé pour qualifier un maestro au répertoire étendu, capable d'affronter toutes sortes d'adversaires,
du Toro Brave, au Manso, à la Noblesse d'un Nuñez del Cuvillo, d'un Pilar ou Victoriano del Rio, du «caramelo dulce» à la carne endurcie … Par analogie, un Aficionado Largo pourrait qualifier un spectateur capable
d'apprécier toutes sortes d'expressions taurines, de goûter chaque instant allant recueillir le moindre détail plaisant même quand tout le reste fait défaut, une demie de Morante, les inversées de Sebastien Castella,
une estocade en suerte naturelle ou contraire, un toro bien présenté «cardeno oscuro» aux cornes astifinas, une encornure douteuse ou même une boiterie à la sortie du toril… Cette aptitude est hautement enviable.
Au vu du budget dépensé, c'est une attitude raisonnable. Du point de vue de la défense de l'authenticité tauromachique c'est discutable. Nous n'allons pas ouvrir l'absurde polémique sur les «ayatollahs»
Toristas/Toreristas, qui est une alternative stupide dans la mesure où la tauromachie résulte nécessairement de la rencontre d'un TORO et d'un TORERO, une culture qui passionne. Le problème est ailleurs. Rappelons
cette banalité qu'il y aura toujours des Hommes pour avoir la folie de devenir Toreros, de l'attirance mythique de la gens féminine pour l'image du Torero en traje de luces, mais qu'en revanche, le jour où la race du TORO BRAVE aura disparu,
ce sera pour TOUJOURS. Or, force est de constater que les sangs disparaissent et les élevages dits durs sont menacés (Conde de la Corte, Atanasio Fernandez, Pablo Romero, Guardiola…), les élevages des années
80 prisés par les figures, sont des élevages qui fournissent des toros compliqués au XXI° siècle. C'est là que les aficionado(a)s intransigeants (et il y en a de moins en moins sauf quelques irréductibles…),
qui peuvent paraître écorchés vifs, et même parfois franchement pénibles, les aficionado(a)s qui auront une analyse en direct sur le sable des arènes ou au campo, avec les termes justes ont leur rôle à jouer.
Défenseurs d'un certaine idée de la corrida qui est d'ailleurs sa seule juridiction, (n'hésitons pas à employer les grands mots), en se portant gardiens de valeurs telles que l'intégrité et la bravoure du TORO, ils
défendent l'essentiel. Rêves de Président de Club Taurin… Transmettre les Traditions Taurines, qui sont reconnues d'Intérêt Culturel. Label
BREVE DE PLAZA : « NO HAY QUINTO MALO »
Les dictons ont la vie dure, qui n’a pas entendu
ou prononcé dans une arène de France ou de Navarre cette formule « NO HAY QUINTO MALO » ? Qui ne s’est pas demandé le sens ou la signification ? A l’origine, cette affirmation, loin
d’être exacte et véritable de nos jours, a une explication qui remonte au 19° siècle. Jusqu’en 1900, ce sont les éleveurs qui décident de l’ordre de sortie des bêtes dans le ruedo et ce pour laisser
le spectateur sur une impression favorable ; ainsi faisaient-ils sortir en cinquième position le taureau en lequel ils plaçaient leur confiance et leur espoir. En effet, le sixième et dernier était plus distraitement regardé
par un public qui s’apprêtait à quitter sa place. Aussi, à partir de 1900, ce sont les toreros, avec Mazzantini (*) à leur tête, qui imposent le tirage au sort (sorteo) et depuis, comme on peut le constater, c’est
bien le hasard qui détermine la qualité du CINCO. (*) Luis Mazzantini, né à Elgobar (Guipuscoa) le 10/10/1856. Torero dandy, brillant et valeureux, surnommé « el senorito loco ». Mort à
Madrid le 24/04/1926, après une despedida en 1904. EL FAROL (la luz del pasado)
19° siècle - Réactions aux "taurophobes" A la fin du 19°siècle,
les éléments contestataires de la corrida (appellés alors "taurophobes") prenaient un style différent d’aujourd’hui mais tout aussi militant et passionné. Les réactions en faveur de la tradition
parfois savoureuses sous forme de chansons…, ou encore celle d'Edgar Quinet, nous ont parues mériter d'être reproduites. Rien n’est changé actuellement, sinon que la cavalerie reste intègre depuis le port du
caparaçon, et surtout que la violence des propos des anti-corridas est montée en puissance proportionnellement à l’évolution de l’influence médiatique.
Edgar Quinet vu par André Gill. Portrait paru en 1873 dans Le Trombinoscope de Touchatout
UNE INSTITUTION CONTRE LES OBSENITES BOURGEOISES Ce matin, je ne comprenais pas que les yeux des femmes espagnoles pussent s'arrêter sur cette arène; en ce moment, il me semble qu'il
n'est pas une héroïne de Calderon, de Lope de Vega, de Rojas, qui n'ait assisté, au moins une fois, à une "Corrida de Novillos". C'est dans cet amusement qu'elles ont trempé de bonne heure leur âme tragique. La
Chimène du Cid n'a-t-elle pas une goutte de sang de taureau dans le cœur?. Qui voudrait le jurer après avoir lu les romances? On croit que cette férocité va mal avec l'amour! Oui, avec l'amour de Florian, mais
non avec celui de Calderon. Il n'est pas un amant passionné qui ne préférât cent fois voir la femme qu'il aime assister à ce carnage, plutôt qu'à ces petites pièces bourgeoises, demi-fades, demi-obscènes,
où nos grandes dames vont perdre non la pitié, mais la pudeur et la hauteur de l'âme... Ce spectacle si fortement enraciné dans les mœurs, n'est pas un amusement, c'est une institution. Elle tient au fond
même de l'esprit de ce peuple. Elle fortifie, elle endurcit, elle ne corrompt pas. Qui sait si les plus fortes qualités du peuple espagnol ne sont pas entretenues par l'émulation des " Toros", le sang froid, la ténacité, l'héroïsme,
le mépris de la mort?. Dans les légendes du Nord, Sigfried, pour être invincible, se baigne dans le sang du monstre.. Ni le souffle du Midi, ni la galanterie des Maures, ni le régime monacal n'ont pu
amollir l'Espagne, depuis qu'elle reçoit l'éducation du Centaure. De combien de jeux dissolus ces jeux robustes ne l'ont-ils pas préservée! Toujours le taureau a combattu avec elle. Ornez son front d'une devise d'argent et d'or;
il a vaincu Mahomet, Philippe II, Napoléon.. Si j'étais espagnol, je me garderais bien de porter, au nom des subtilités nouvelles, la moindre atteinte à ces jeux héroïques. Je voudrais, au contraire,
leur rendre tout leur lustre. Supprimez, comme quelques personnes vous le conseillent, les courses de taureaux, vous voilà envahis par le théâtre étranger, le vaudeville, les propos à double sens, les fadeurs et les obscénités
bourgeoises. Sans compter que le véritable art trouve infiniment mieux son compte dans le coup d'épée de "Montes" que dans tout cela; vous vous énervez, et vous ne vous civilisez pas. Je n'entends jamais les étrangers inviter
l'Espagne à se défaire de ses "corridas" sans penser à la fable du lion qui raccourcit ses ongles.
EDGAR QUINET LA PRESSE TAUROPHOBE (fin 19° siècle) Mr Poirson, préfet de Seine et Oise, vient de prendre
une mesure radicale, qui est un commencement de satisfaction donné à l'opinion publique. Il a signé, hier, un arrêté interdisant les courses de taureaux, même sous forme de courses landaises, sur toute l'étendue
de son département. C'en est donc fait des boucheries à grand spectacle, des triperies et boyauderies que sous la désignation pompeuse de "corridas de muerte", des spéculateurs éhontés avaient rêvé
d'installer, en pleine exposition, aux portes de la "Ville-Lumière"; matadors, picadors, banderilleros, chulos et autres tortionnaires à pantalons collants et à vestes dorées peuvent plier bagages et porter ailleurs leurs jolis
talents.
Louis SERIZIER (Pas de références sur ce journaliste) L'arrêt du préfet de Seine et Oise permet d'espérer
mieux: qu'à Roubaix comme ici, et que "partout" les scandaleux spectacles de barbarie, combats de coqs, de chiens, de taureaux, tirs à l'animal vivant, chasses à courre, pratiques cruelles dans les abattoirs auront vécu!
Le Midi va encore dire que je lui en veux, pas le Midi que j'aime, bien sûr, celui de Mistral, de l'art et la beauté, celui dont j'ai soutenu, toujours, les justes revendications, mais ce que l'on peut appeler le Midi Espagnol…
SEVERINE (Caroline REMY alias "Séverine" (27 avril 1855 à Paris - 24 avril 1929 à Pierrefonds) fût la première femme journaliste à vivre de son métier. Elle a marqué la profession par son
engagement féministe et libertaire. Elle a lutté contre les injustices sociales; dreyfusarde, pacifiste, elle a côtoyé Emile Zola, Jean Jaurès et bien d'autres personnalités
de l'époque.) Caroline REMY alias "Séverine" (1855-1929) par Auguste Renoir
Réactions à Séverine et à la presse « taurophobe » LA MARSEILLAISE TAUROMACHIQUE 1 Le Nord nous déclare la guerre En imposant
sa volonté Il prend le taureau pour un frère Un frère qui soit respecté (bis) Le taureau n'est qu'un anarchiste Qui fait tout sauter, bêtement Il ferait sauter mêmement Sa sœur
la protectionniste.. REFRAIN 2 Séverine au visage pâle Et vous, politiciens hâbleurs Pleurnichez sur la capitale Des chanteurs et des triporteurs (bis) C'est votre mal, votre trichine Babylone doit en souffrir Allons ! matons à recibir Ces races bovine et porcine REFRAIN 3 Pharisiens, protecteurs des bêtes Protégez vous
les indigents? Quand vous organisez des fêtes Vous vous moquez des pauvres gens…(bis) La charité tenant nos rênes, Nous vous disons, foi de Nimois Jamais course de jambe en bois Ne se fera dans
nos arènes REFRAIN 4 Mais vos plaintes sont-elles franches, O vous taurophobes divers?.. Supprimez la traite des blanches Le commerce du tapis vert (bis) Assainissez la République, Des microbes du pot-de-vin, Mais ne tracassez pas en vain Notre pays tauromachique
REFRAIN REFRAIN
Nous demandons bien haut La mort,
mort au taureau Chantons, chantons, Pour la cité,
Vive la liberté NIMES BOUGE(chanson sur l'air de Fualdès) (NDLR : référence à l'affaire du meurtre de Fualdès
(1817). La complainte de Fualdès se chantait sur l'air du Maréchal de Saxe…) I Quelques guerriers de Gomorrhe Au nom de la liberté Veulent priver la cité Des corridas
qu'elle adore… Not' Midi bouge… et répond Au général en jupon.
II Une presse et sa pucelle D'Orléans!... Nom de pantin
Casqu'en têt' et plume en main Monté' sur un' haridelle, Vient assiéger hardiment
Nos arèn's… un monument III Imitant la voix d'El Gallo
"Rendez vous! Respect aux lois!" Mais les assiégés Nimois Lui crièrent: "Fa î ta mallo ! "
"L'oreille !" Alors ell' palit… Fut vit' chez les Ramollis IV Se transformant
en nourrice D' cell's qu'ont le cœur humain Mais la main gauche à son sein
"Je jure d'être la protectrice De tous les veaux; j' ne veux pas Qu' l'on beeftecke leurs papas V Pourquoi douce Séverine Du taureau plaindre la mort Mais, sacré
coquin de sort Viens lui caresser l'échine Il t'enlèvera le… tic
De l'appeler domestiqu' VI En prenant pour domestique Notre taureau de combat C'est prendr' un brav' Auvergnat Pour un jeun' miss britannique C'est prendr' un vas', en effet Pour une tasse à café VII Criez, sauvez l' Capitole Protéger
tant qu'il vous plaira Souris et rats de l'Opéra Cela rentre dans votr' rôle
Mais traiter d' valet l' taureau! V'nez donc lui dir' au museau VIII Cette presse trop sensible
Protèg' tous les animaux Mais mitraille les oiseaux Le pigeon lui sert de cible Puis, va voir, excellent cœur Le tigre croquer le dompteur. IX Vous qui dans la capitale Avez en main les atouts Nous vous prions à genoux
D'allez laver votre linge sale Au Quat z'arts vous voulez bien? Mais n' fait pas tant d'bruit pour
rien X Aimez la danse du ventre Vos spectacles immoraux
Et les courses de chevaux Amusez vous... mais que diantre Gardons chacun notre goût:
Nous, Guerra; vous Grill' d'égout XI Et c'est sous la république Voulant singer l'empereur Qu'un ministre au léger cœur Prend cette mesure inique… Le Nord mate le Midi Y compris Max Lebaudy XII Il mérite notre blâme Cet acte à
l'esprit… nouveau Dieu ! j'allais dire de veau Est-il d'un homm' ou d'une femm' Sais
pas… je crois qu'il n'y a Que l'ombre d'un Auvergnat XIII Charles VI au moyen âge
Massacra les paysans Maintenant, par le bon sens Notre France est bien plus sage
Notre pays voit venir D' l' Auvergnat le bon plaisir XIV Mais s'il est bien laid.. cet acte
Nous trouvons le geste beau Lorsqu'on mate le taureau Aussi nous signons le pacte De ne pas
mater les gens Mêm' les moins intelligents XV Habillée ou toute nue
Dupuy sort la vérité Annule ton arrêté "Que la séance continue"
Dis aux aveugles d'orgueil: "Tirez la poutr' de votre œil XVI Le drapeau tauromachique
Flotte et toujours flottera Sur l'Arène… On y lira Notre devise politique. Plumes de kakatoès, C'est: "Panem et circenses" Un aficionado anonyme (D’après le livre de Jean Louis LOPEZ « Corrida oui, corrida non ») EL MAYORAL
|
|
 |
|
|
|